
Le Régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) est un outil financier précieux, mais encore méconnu. Parmi les familles que j’accompagne, plusieurs hésitent à faire des retraits, par peur de perdre des subventions ou de mettre en péril des prestations sociales. Voici cinq idées reçues que je souhaite déconstruire pour vous aider à utiliser le REEI en toute confiance.
Mythe 1 – Tout retrait fait perdre les subventions
Faux. Il existe deux types de retraits dans un REEI : les paiements d’aide à l’invalidité (PAI) et les paiements viagers pour invalidité (PVI). Tant que vous respectez certaines règles, les subventions ne seront pas intégralement perdues. Seuls les montants reçus dans les 10 ans précédant un retrait sont partiellement récupérables par le gouvernement, à raison de 3 $ pour chaque 1 $ retiré.
Mythe 2 – Il faut attendre 60 ans pour retirer
Non. Vous pouvez retirer de l’argent du REEI avant 60 ans, même si ce n’est pas automatique. Le titulaire peut demander un retrait à tout moment, mais s’il y a eu des subventions dans les 10 dernières années, la fameuse « règle des 10 ans » s’applique. Toutefois, dans bien des cas, si la personne est en grande vulnérabilité, si l’espérance de vie est considérablement réduite et prévisible, ou si le compte contient peu de subventions récentes, il peut être pertinent d’effectuer des retraits plus tôt.
Mythe 3 – Les retraits sont imposés comme un revenu
Pas entièrement. Seule la partie provenant de subventions, de bons et des revenus de placement est imposable. Le montant que vous avez vous-même cotisé au REEI est retourné sans impôt. De plus, pour plusieurs personnes en situation de handicap dont le revenu est faible, l’impôt à payer est souvent nul ou très bas.
Mythe 4 – Retirer du REEI coupe les prestations sociales
Les montants retirés d’un REEI sont considérés comme un revenu aux fins des programmes comme le revenu de base et dispose d’une exemption. Cela signifie que la personne peut utiliser ces fonds, jusqu’à cette exemption, pour améliorer sa qualité de vie (transport, logement, loisirs, etc.) sans craindre de perdre son admissibilité. De plus, à partir de 65 ans, ces programmes cèdent la place au Supplément de revenu garanti, qui n’est pas réduit en fonction des retraits du REEI.
Mythe 5 – Il faut vider le REEI une fois les retraits commencés
Faux. Le REEI n’a pas de date limite d’épuisement. Une fois les retraits commencés, il est possible de continuer à investir dans d’autres véhicules de placements, à recevoir des revenus de placement et à effectuer des retraits selon les besoins. Toutefois, la loi impose une limite annuelle aux retraits PVI : ils ne peuvent excéder 10 % de la valeur totale du REEI à la fin de l’année précédente. Le rythme et la stratégie de retrait doivent donc être planifiés en tenant compte de cette règle, tout en s’adaptant à la situation de la personne concernée.
Le REEI est un outil complexe, mais puissant. Comprendre les règles de retrait permet de faire des choix plus éclairés et d’offrir une plus grande sécurité financière à son proche. Chez Finandicap, nous pouvons vous aider à planifier les retraits pour qu’ils maximisent les avantages tout en respectant les besoins réels de la personne.